L’hypnose a le pouvoir de nous changer
Elle attire les médecins et les chercheurs. Elle suscite des vocations hasardeuses. Elle fait peur aux uns et apaise ceux qui en font l’expérience. Elle éclaire l’art du soin. Elle sert de base à la recherche scientifique et inspire les philosophes et les écrivains. Qu’est-ce donc ? L’hypnose.
L’hypnose est au départ une pratique médicale, elle a été ensuite dévoyée par le music-hall. Quand on voit les caricatures de l’époque, je ne suis sûr d’avoir envie d’essayer… Manipulation, fascination, emprise, extase, que de caricatures !
Ceux qui, ayant recouru à l’hypnose, vont mieux évoquent souvent une porte qu’ils ont franchie. Une porte vers la guérison. Que s’est-il passé qui a modifié leur rapport à eux-mêmes et au monde ?
Redevenir sensible, sans restriction, n’est pas sans conséquences. Rester insensible ou peu sensible permet d’éviter de résoudre les problèmes existants ou ceux qui se présentent. A l’inverse, être sensible oblige à réagir à toute confrontation. Pour accepter de ressentir à nouveau, il faut n’avoir rien à perdre. Le point d’appel, puis d’appui, est souvent une grande souffrance qui oblige à se rendre sensible tout court, sans condition. La personne se laisse ressentir tout ce qui vient, à la manière d’un animal. Elle retrouve sa boussole biologique.
Que propose l’hypnose ?
Voilà ce que propose l’hypnose : franchir des portes pour approcher le sentio, ergo sum. Le sentir provoque une cascade de réactions en chaîne ; il permet une reprise du mouvement. Se mouvoir à nouveau dans son propre corps et à la place qui est la sienne, voilà ce qui est porteur de guérison.
Source : Jean-Marc Benhaiem, médecin hypnothérapeute attaché des Hôpitaux de Paris, directeur du diplôme universitaire d’Hypnose médicale à la Pitié Salpêtrière.